Adrien Trebel se confie pour la première fois depuis son départ de Charleroi : “Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas reçu ma chance”
Pour la première fois depuis sa résiliation de contrat, Adrien Trebel revient sur sa courte aventure à Charleroi et se projette sur l’avenir.
- Publié le 18-04-2024 à 10h59
C’est sans doute l’une des incompréhensions de la saison. Lorsqu’Adrien Trebel a signé à Charleroi l’été dernier, on se disait que l’alchimie avec les Zèbres fonctionnerait. Parce que, lors de sa brève aventure à Anderlecht, Felice Mazzù avait relancé le Français. Et que ce dernier aurait faim de football après ses dernières années pénibles sous le maillot mauve où il a été systématiquement écarté à cause d’un contrat en or.
Il n’en a rien été. Après 102 minutes réparties en 5 apparitions en Jupiler Pro League puis des week-ends passés systématiquement en tribune, Mehdi Bayat a stoppé à la mi-février le calvaire du natif de Dreux en résiliant d’un commun accord son bail qui expirait en juin prochain.
Pour la première fois depuis son départ du Mambourg, celui qui vient de fêter ses 33 ans analyse cet échec dans le Hainaut tout en se confiant sur un avenir où il n’est nullement question de retraite.
Adrien, quel est votre point de vue sur la fin de votre aventure avec Charleroi ?
”Nos chemins se sont séparés. Mon contrat a été résilié d’un commun accord. Je leur souhaite le meilleur. Moi, je me focalise sur ma situation.”
Pourquoi n’étiez-vous même pas repris dans la sélection ? Des bruits couraient sur votre méforme physique ou vos blessures.
”J’ai loupé une dizaine de jours d’entraînement à cause d’une élongation à la cuisse. Sinon, j’étais toujours sur le terrain. Mes datas le prouvent. Quand on est partis en stage en Turquie, j’ai su répéter deux fois par jour des séances d’efforts intenses.”
J'ai loupé une dizaine de jours d'entraînement. Sinon, j'étais toujours sur le terrain.
On ne comprend pas dès lors pourquoi vous n’avez pas reçu votre chance ?
”Mais moi non plus, je ne comprends pas. Dans la vie, il y a des choses qu’il faut essayer de ne pas comprendre.”
Avez-vous demandé des explications à Felice Mazzù, un coach qui vous a pourtant fait confiance à Anderlecht ?
”Non. Je ne suis pas quelqu’un qui va se rendre dans le bureau du coach pour demander pourquoi il ne joue pas. La réalité, c’est que je n’ai pas eu ma chance. Quand j’ai joué, c’était 10, 15 minutes par-ci par-là. C’est compliqué quand c’est comme cela, mais je n’ai jamais changé de fusil d’épaule. J’ai toujours travaillé très dur.”
Êtes-vous surpris que vos anciens partenaires doivent passer par les playdowns pour assurer leur maintien ?
”Je ne sais pas. C’est une saison sans. Après, j’ai créé beaucoup d’affinités avec Mbenza, Ilaimaharitra et Delavallée. Je suis déçu qu’un gars comme Marco finisse sur une note ainsi après sept saisons au club.”
La colère des fans est donc justifiée ?
”Je n’ai pas souvent figuré dans la sélection donc j’allais voir les matchs d’un œil extérieur. Ce sont des tops supporters même s’ils sont sanguins. Forcément, ils montrent leur mécontentement quand ça ne va pas. Ça fait partie du jeu. À Anderlecht, les fans n’étaient pas tendres avec une icône comme Kompany.”
Concernant votre situation personnelle, est-ce qu’Adrien Trebel sera encore sur les terrains la saison prochaine ?
”Adrien Trebel veut encore être footballeur la saison prochaine. Je suis à la recherche d’un projet, mais je ne me mets pas de pression. J’aurais pu partir à l’étranger avant de signer à Charleroi et je ne l’ai pas fait pour mes enfants. Ma priorité, ce sont eux. C’était compliqué de partir en janvier, car mon fils est à l’école et ma fille à la crèche. Je ne voulais pas les déstabiliser.”
Votre corps est-il encore apte à digérer les efforts qu’engendre le football professionnel ?
”Je ne suis pas usé. Cette étiquette de joueur fragile me suit, mais la réalité, c’est qu’à Anderlecht, ce n’était pas un problème physique. Quand on te dit un jour qu’on te veut puis qu’on change d’avis le lendemain, cela impacte ton mental. Tu n’es pas considéré, donc ton corps subit. Là, je m’entraîne tous les jours avec un préparateur physique pour revenir.”
À Anderlecht, ce n'était pas un problème physique.
À quel point cette solitude vous pèse-t-elle ?
”C’est une situation que j’ai connue à Nantes lorsque j’avais 19 ans. J’avais refusé de prolonger et j’ai dû travailler seul. Ça ne m’a pas empêché que ça se passe bien au Standard. Je n’ai aucun doute. Je me sens bien dans mon corps.”
Vous cherchez quel type de projet ?
”Pourquoi ne pas aider les jeunes comme j’ai fait à Anderlecht avec Sambi Lokonga, Saelemaekers, Bornauw et Amuzu ? Ce sont des joueurs avec qui j’échange énormément et avec qui j’ai eu beaucoup d’attaches. Quand je les sentais prêts, je disais à Hein (Vanhaezebrouck) que c’était le moment de les faire jouer.”
Cette nouvelle aventure se passera-t-elle en Belgique ?
”Je ne suis fermé à rien. Si c’est ici, ce sera avec plaisir. Si c’est ailleurs, c’est ailleurs.”